05 juin 2017
Vient de paraître :
Disponible ici
Un extrait :
Mes mains rencontrèrent des rondeurs qui me surprirent, plus habitué que j’étais aux corps tendus comme des élastiques des jeunettes de mes débuts encore tout récents. Je peux te certifier aujourd’hui, cher vieux cahier, que rien n’est plus émouvant et délicieux que ces petites imperfections de la maturité que les femmes cherchent par tous les moyens à corriger ou à dissimuler. Les hommes rebutés par un coussinet soyeux sur les flancs ou un petit ventre sont des hommes qui n’aiment pas les femmes. Après avoir passé le demi-siècle, cher vieux cahier, je sais désormais que lorsqu’une femme offre spontanément ce genre de secret à la vue d’un homme, celui-ci a intérêt à réaliser que quelque chose d’important est en train d’arriver dans sa vie sous peine de passer sur Terre comme une ombre.
© Éditions Germes de barbarie, 2017.
01:07 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : parution, vient de paraître, mariage d'automne, christian cottet-emard, éditions germes de barbarie, nouvelles, littérature sentimentale, blog littéraire de christian cottet-emard, couple., --- 1 --- titre(s)le jour où la vérité s'invita au barbecue. ---
07 mai 2017
Du vote de colère
(Extrait de mon roman Le Club des pantouflards, éditions Nykta, 2006.)
Dans le bonheur (Chapitre 4)
Le clair de lune égara l’ombre d’Effron Nuvem contre une palissade recouverte d’affiches et l’une d’entre elles retint son regard parce qu’il y reconnut la tête du marchand de chaussures. Il se souvint alors que les élections approchaient. Pour la première fois, le club des pantouflards présentait une liste conduite par le petit gros. Maintenant, Effron Nuvem comprenait mieux ses approches mais tout de même, aller jusqu’à lui proposer de l’accueillir au sein du club... Que pouvait valoir l’adhésion d’un chômeur, une de ces « âmes mortes » à peine bonnes à émigrer d’un fichier à un autre au gré des fluctuations d’une comptabilité d’actifs et de passifs que se jetaient sans cesse à la figure lors de joutes télévisées les dignes héritiers de l’escroc Tchitchikov ?
Le jour du scrutin, Effron Nuvem, muni de sa carte d’électeur et de sa carte d’identité, alla aux urnes avec l’intention de voter contre et peu importait contre qui. Mais sur le trajet, son soulier droit s’enfonça mollement dans une énorme crotte de chien de couleur orange. Saisi d’une bouffée de colère, il mit un bon quart d’heure à nettoyer sa chaussure dans les toilettes publiques moyennant une pièce de vingt centimes, ce qui ne fit que décupler encore sa rage au point qu’il arriva tremblant et le visage congestionné au bureau de vote. Monsieur Nuvem ! Quelque chose ne va pas ? Vous ne vous sentez pas bien ? s’enquit le marchand de chaussures qui se tenait à proximité de la table où étaient disposés les bulletins et les enveloppes et qui saluait tout le monde. Tout à son exaspération, Effron Nuvem abandonna en une seconde ses intentions de vote et choisit ostensiblement un bulletin où figurait la liste du club des pantouflards sous l’oeil approbateur du petit gros qui lui décocha un clin d’oeil de connivence. Toujours contrarié, il décida d’aller respirer l’air de la Saône. Sur le pont Masaryk, il croisa une femme accompagnée d’un garçonnet qui le mit en joue avec un pistolet en plastique.
© Éditions Nykta, 2006.
ISBN : 2-910879-76-3
13:19 Publié dans NOUVELLES DU FRONT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christian cottet-emard, le club des pantouflards, éditions nykta, polar, roman, fiction, littérature, politique, élections, élection présidentielle, vote, humeur, blog littéraire de christian cottet-emard, vote d'humeur